lundi 21 novembre 2011

Entre espoir et désillusion

Zbigniew Kosycarz  La visite du pape, 1987, photographie

Au début de l'exposition Avancez vers l'arrière, une photographie de l'artiste polonais Zbigniew Kosycarz présente un fait historique des plus importants : La visite du pape dans la ville de Gdansk, en 1987.  C'est un retour dans son pays natal pour le saint-père, né à Wadowice, près de Cracovie. Ses quatre premières visites (1979, 1983, 1987 et 1991) dans le pays ont été l'occasion pour lui d'appuyer son soutien à Lech Walesa.
Zbigniew Kosycarz a immortalisé sur la pellicule la foule compacte de fidèles qui se pressait alors pour écouter le discours papal, tout en brandissant des écriteaux sur lesquels étaient inscrits : « Solidarnosc ». Si le pape est venu à Gdansk c'est parce qu'elle est la ville symbole de la résistance au communisme. En effet, c'est en 1980 sur le chantier naval que  la résistance de Solidarnosc s'est organisée et que son dirigeant Lech Walesa a connu une ascension fulgurante.
Né en 1925 et mort à l'âge de soixante-dix ans, Zbigniew Kosycarz s'est illustré dans la photographie de presse. C'est après les bouleversements dus à la Seconde Guerre Mondiale que l'artiste s'est installé dans la ville portuaire, séduit par le mélange de magie et de terreur que dégageaient les ruines. Fasciné par la longue reconstruction, Zbigniew Kosycarz s'est appliqué à rendre compte de l'actualité de la ville de Gdansk sur près de cinquante ans. Ainsi, il s'est focalisé sur la vie quotidienne des gens durant le communisme et a immortalisé un couple qui roule à bicyclette, le ferry qui navigue sur le fleuve Motlawa ou encore les avions qui décollent de l'aéroport de Gdansk. Néanmoins des événements importants ont également été photographiés en noir et blanc par l'artiste, tels que le démantèlement de la statue de Lénine ou les grèves des ouvriers de Gdansk et la naissance de Solidarnosc.
Le travail de Zbigniew Kosycarz  se focalise donc sur la question du développement urbain et retrace l'histoire de la ville. Ainsi, cet artiste de l'ancienne génération présente Gdansk à la manière d'un documentaire, avec des yeux de photographe de presse tandis que ses successeurs l'abordent de manière plus ludique ou plus ironique.
C'est également en cela qu'il trouve sa place dans cette édition d'é.cité consacrée à la ville de Gdansk, tout en faisant le pont entre passé et présent, entre effondrement et reconstruction, et finalement entre espoir et désillusion.

 
Marion Hulot.

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